La tente Khaima
La Tente Khaima au centre du mode de vie traditionnel
Elément central à l’ensemble des relations familiales et sociales au sein de la société touareg, la tente (al Khaima en arabe) est également le reflet de son organisation. Pensés pour être facilement montée ou démontée, elle aménage traditionnellement des unités spatiales distinctes entre les hommes et les femmes. Aux côtés du thé (la boisson) et le dromadaire (l’animal), la tente symbolise le refuge et constitue un des trois piliers de la vie Touareg.
Tissée à l’origine par les femmes, qui y trouvait l’occasion pour se réunir entre elles, la tente Khaima traditionnelle est fabriquée avec des poils ou du duvet de dromadaire, de poils de brebis ou de chèvre tissés. Ce mode de tissage persiste encore mais se fait rarissime en raison de son coût de fabrication élevé. Les familles actuelles ont donc tendance à acheter des tentes en toile, dite “Kaitoun” qui sont beaucoup plus économiques.
Les particularités de la tente Khaima
- tout d’abord conçue de forme triangulaire pour éviter les infiltrations d’eau de pluie et résister aux tempêtes.
- composée de deux piliers dénommés « Rkaizes » reliés entre eux avec une corde, la tente est fixée au sol avec des piquets appelés « Akhoualaf ».
- elle se compose de deux parties, une pour les femmes, l’autre pour les hommes et invités, ces parties sont le “Flije”.
- enfin, elle est montée avec hauteur parce qu’elle symbolise la générosité, pour que le passager puisse la voir de loin, et, ainsi être assuré et rassuré, de trouver le gît, le couvert et la protection.
Un symbole d’appartenance social
La tente noire, comme elle est également appelée, représente un symbole d’appartenance social à la culture touareg pour les nombreuses populations qui se sont installées dans les grandes villes du Maroc. Elles conservent précieusement dans leur villa ou leur appartement leur tente prête à être emportée lorsque l’occasion se présente de l’utiliser. Ainsi lors des rassemblements, comme le Moussem de Tan Tan, ces centaines de tente Khaima traditionnelles, souvent restaurées au cours des dernières années, sont dressées par les citadins en quête de leurs racines.
Crédits Photos : Melanie Lukesh, Jamehand